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25 avril 2011

Le bâtard du bois noir de Hubert de Maximy

Il m'a battu trop fort. Alors je m'en vais. J'reviendrai jamais ! " A cinq ans, Marius avait voulu fuir les gifles du maître, le travail harassant, les sabots trop petits, une enfance terrible. Dur d'être un " bastardou " dans les années 1900, à la ferme du Bois noir, un domaine perdu du Haut-Velay... Pourtant, il avait l'amour rude de sa mère, fille de ferme, celui de Jeanne aussi. Mais voilà, la première cachait le secret de sa naissance et la seconde un amour interdit... Qui s'étonnerait dès lors que, jeune adulte, il s'engage en août 1914, décidé à se faire tuer ? Mais la guerre provoque d'étranges rencontres. Et, si les obus creusent des tombes, ils mettent parfois au jour des secrets de famille...


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J'ai beaucoup aimé ce livre écrit à grands renforts de flash-backs sur ce qui fut la vie de Marius Malaguet, ce bastardou du bois noir. Un jeune homme né à la fin du XIXème siècle, élevé avec le poids d'un lourd secret déterminant ses origines que la guerre au milieu de bagnards de Cayenne va affranchir.

C'est le premier livre sur la Der des Ders que je lis évoquant la présence de repris de justice dans les tranchées. La description de ces franches canailles, la haine envers les gendarmes considérés comme des embusqués car souvent éloignés des premières lignes, les profiteurs de guerre tout est décrypté avec une finesse et une précision méthodique. La vie dans les tranchées est aussi relatée avec ses temps morts où l'on attend le courrier et où l'on s'épanche sur sa vie passée.

" Pourtant, quand tu creuses un peu, quand ils parlent de leur passé, ces gars du milieu, c'est toujours la même histoire. Des enfants mal aimés, la misère, l'échec à l'école. Ils tournent mal dès l'adolescence, deviennent des apaches, voleurs ou maquereaux, assassins à l'occasion. Des durs, mais des gens blessés, souvent émerveillés quand tu les traites comme les autres, sans les stigmatiser. Il y a aussi les autres, ceux qui, un jour, ont commis un crime par vengeance, cupidité, colère ou desespoir d'amour. Il y a même des grands bourgeois. Ceux-là, au bagne, s'ils ne s'effondrent pas, deviennent des autorités."
Le livre couvre la période d'août 1914 aux premiers jours de l'armistice. L'épisode du 11 novembre 1918 vécu par le Lieutenant Malaguet et ses hommes est très bien écrit et m'a vraiment émue.

La guerre en toile de fond, le secret des origines d'un homme que tout destinait à rester dans l'ombre d'un père inconnu, des personnages hauts en couleurs comme le Gallu ( sage écolo pour l'époque),  Trésor, Alayel  vous empêchent de laisser les personnages en chemin. Un très beau roman d'amour et de fraternité.

La suite : La revanche du Bâtard

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