Quartier du Montparnasse, par une belle journée d’automne, Fanny se laisse porter par l’air du temps dans ce Paname qu’elle affectionne. Habitant et travaillant dans le quatorzième arrondissement de Paris, elle fait corps avec son quartier où cohabitent en toute quiétude bourgeois bohèmes et une population plus modeste.
Adorant se perdre dans le dédale de ses petites rues aux pavés usés et policés par les pas de ceux qui l’ont précédés, il lui semble parfois entendre en passant tout près des portes cochères, des serments murmurés d’une autre époque. Fanny a une imagination fertile lui permettant d’embellir un quotidien parfois morose.
Juchée sur ses escarpins, serrée dans un petit tailleur en vichy noir et blanc et coiffée d’un petit béret assorti, Fanny n’est pas une victime de la mode. Elle est comme ces poissons qui remontent les rivières à contre courant. Pourtant bien campée dans son époque où la retiennent les nouvelles techniques de l’information et de la communication, elle a gardé la nostalgie d’une certaine France élégante et mystérieuse.
Des Vélibs slaloment sur les trottoirs. A grands coups de sonnettes, les cyclistes demandent aux piétons de leur laisser le passage.
Fanny n’en a cure, elle est la reine du Monparnos. Elle s’invente une ligne imaginaire sur l’asphalte qu’elle arpente telle une ballerine en équilibre sur un fil. Lui revient en mémoire, une citation entendue dans un film de Truffaud « les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens lui donnant son équilibre et son harmonie ».
Fanny toute à ses réflexions a oublié le temps et l’heure mais son horloge interne la ramène à une réalité plus terre à terre : elle a faim.
La suite bientôt en version écrite ici :
©Maryline Martin. EXTRAIT de la nouvelle 'le fantôme de La Rotonde' Octobre 2007.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. Editions Nouvelles Paroles.
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